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The Blog That Rocked
1 juin 2014

Such a shame

1983, le tube de Talk Talk, tout sauf un one-hit wonder…

such a shame

C’est dommage de réduire Talk Talk à une seule chanson ! Le groupe de Mark Hollis est loin, comme beaucoup le pensent, d’être à classer parmi les artistes ayant réussi un one hit wonder. Nous avons avons évoqué (Porque te vas, 99 Luftballons) et évoquerons encore (avec des titres comme Tainted Love, Come on Eileen...) ces fameux one hit wonder mais Such a Shame n’émarge vraiment pas à cette catégorie car Talk Talk est une groupe qui a poursuivi, avec succès, dix année durant sa carrière et qui a trusté plusieurs fois les premières places des charts anglais et européens. C’est en 1981 que Mark Hollis, qui fut membre de The Reaction, un groupe rock/punk de la fin des années ’70, décide de monter un nouveau groupe. Il sent le mouvement new wave poindre et a envie de laisser une trace dans ce nouveau courant musical. Il s’entoure de Paul Webb (basse), Simon Brenner (claviers) et Lee Harris (batterie). Le nom du groupe est en fait le titre d’une chanson que Mark Hollis avait écrite pour The Reaction, une chanson qui n’avait jamais vu le jour mais qui sera la première enregistrée sur une démo mise en boite par Talk Talk, en juin 1981. De cette démo naitra la dénomination officielle du band…

A l’automne suivant, Mark Hollis et ses potes travaillent énormément en studio car EMI a entendu leur démo et accepte de produire un album. La condition sine qua non est que cet album soit en boite pour le mois de juin 1982 afin d’être dans les bacs anglais à l’été… Pari tenu, The Party’s over sort fin juin et de ce premier album EMI tire cinq singles dont Talk Talk et Mirror Man qui connaissent une vie commerciale honorable. L’univers de Talk Talk repose fortement sur les claviers de Brenner mais celui-ci décide de s’en aller au printemps 1983, juste après la sortie du 45 tours My Foolish Friends. Pour pallier au départ de Brenner, Hollis n’engage pas de claviériste précis, tout juste se contente-t-il d’attirer quelques musiciens au gré des besoins. L’idée d’ajouter une guitare au groupe est opportune et testée en concert. Plusieurs guitaristes se succèdent, un peu comme des intérimaires finalement, au sein de Talk Talk. Le second album est quasiment prêt et Mark Hollis décide de partir en tournée pour en tester les chansons. Trois titres fonctionnent plutôt bien : Dum Dum Girl, It’s my life, qui donnera son titre à l’album, et surtout Such a shame, une chanson qui parle de rupture… Ce titre sort en single à l’automne 1983.

 

Such a shame, une locution anglaise que l’on peut interpréter de plusieurs façons : quelle honte ! c’est dommage ! C’est dans ce dernier sens qu’il convient de prendre les paroles de la chanson de Talk Talk. Dans le texte de celle-ci, un homme regrette la façon unilatérale dont son conjoint décide de rompre, un peu comme si la vie se jouait sur un coup de dé et qu’il n’avait aucun façon d’influencer le résultat du dé… Such a shame débouche sur un paradoxe pour Talk Talk. Le titre cartonne partout en Europe sauf au Royaume-Uni, Hollis et sa bande ne sont donc pas prophètes en leur pays. C’est pourtant cette chanson qui ouvre les portes des Etats-Unis au groupe, l’album It’s my Life sort en février 1984 et la tournée éponyme s’étend jusqu’en 1985 incluant les States où Such a Shame et It’s my Life se positionnent dans le top10 des classements de vente.

 

Talk Talk doit attendre 1986 avec son troisième album, intitulé The colour of spring pour séduire l’Angleterre. Cette plaque est résolument moins new wave et contient même des titres très intimistes comme Chameleon Day ou April 5th, mais ce sont les chansons plutôt pop comme Life’s what you make it, Happiness is easy et Time it’s Time qui offrent la reconnaissance anglaise à Talk Talk. 1988 verra la sortie du sublime album Spirit of Eden, un 33 tours qui ne contient que six titres dont les trois premiers - The Rainbow, Eden et Desire - s’enchainent pour livrer une extraordinaire et lancinante pièce musicale de vingt-six minutes que les mélomanes ne peuvent que trouver remarquable. Talk Talk a écrit quelques-unes des plus belles pièces de la musique anglaise des années ’80 mais le groupe disparait à l’aube de la décennie suivante à cause de basses considérations commerciales d’EMI. La maison de production pose trois jalons qui débouchent sur le split du groupe :

1° elle oblige Mark Hollis à retravailler plusieurs titres de Spirit of Eden afin que ceux-ci soit plus radiophoniques et donc plus bankables ;

2° elle sort, en 1990, un best-off du groupe sur lequel ni Mark Hollis ni les autres membres n’ont de droit de regard, même pas sur la playlist ;

3° elle sort, début 1991, une compilation remixée dance music/disco des meilleurs titres du groupe, une compilation qui va à l’encontre de la vision de Mark Hollis qui s’estime déposséder de ces compositions…

 

En novembre 1991 sort l’ultime album studio de Talk Talk, Laughing Stock que les historiens du rock considèrent comme le pionnier de l’ère post-rock qui s’ouvrira quelques mois plus tard sur un rock alternatif et expérimental nourrit par des groupes comme Slint, Stereolab ou Bark Psychosis… Oui, décidément, il serait dommage de réduire Talk Talk à Such a Shame même si cela restera leur plus gros succès !

Talk Talk - Such A Shame

 


Such a shame

 

Such a shame to believe in escape
'A life on every face'
And that's a change
Till I'm finally left with an eight
Tell me to relax, I just stare
Maybe I don't know if I should change
A feeling that we share
It's a shame

Such a shame
Number me with rage
It's a shame
Such a shame
Number me in haste
Such a shame
This eagerness to change
It's a shame

The dice decide my fate
And that's a shame
In these trembling hands my faith
Tells me to react, 'I don't care'
Maybe it's unkind that I should change
A feeling that we share
It's a shame

Such a shame
Number me with rage
It's a shame
Such a shame
Number me in haste
Such a shame
This eagerness to change
Such a shame

Tell me to relax, I just stare
Maybe I don't know if I should change
A feeling that we share
It's a shame

Such a shame
Number me with rage
It's a shame
Such a shame
Number me in haste
It's a shame
Such a shame
Write it across my name
It's a shame
Such a shame
Number me in haste
Such a shame
This eagerness to change

Traduction :

 

C’est dommage

C’est dommage de croire dans la fuite

Une vie sur chaque visage

Et c’est un changement

Jusqu’à ce que je tourne en rond

Tu me dis de me relaxer, je tourne en rond

Peut-être que je ne sais pas si je peux changer

Un sentiment que nous partageons

C’est dommage

 

C’est dommage

De me classer avec rage

C’est dommage

C’est dommage

De me classer à la hâte

C’est dommage

Cette ardeur à vouloir changer

C’est dommage

 

Le dé décidera de mon destin

Et c’est dommage

Dans ces mains tremblantes mon destin

Tu me dis de réagir, je m’en fous

Peut-être serait-ce néfaste si je changeais

Un sentiment que nous partageons

C’est dommage

 

C’est dommage

De me classer avec rage

C’est dommage

C’est dommage

De me classer à la hâte

C’est dommage

Cette ardeur à vouloir changer

C’est dommage

 

Tu me dis de me relaxer, je tourne en rond

Peut-être que je ne sais pas si je peux changer

Un sentiment que nous partageons

C’est dommage

 

C’est dommage

De me classer avec rage

C’est dommage

C’est dommage

De me classer à la hâte

C’est dommage

Ecris-le sur mon nom

C’est dommage

C’est dommage

De me classer à la hâte

C’est dommage

Cette ardeur à vouloir changer

 

C’est dommage !

 

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