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The Blog That Rocked
11 janvier 2015

My Way

1969, Paul Anka fait un chef d'oeuvre d'une chanson moyenne.

My Way

Pour débuter ce blog consacré aux standards de la musique du 20è siècle, il me fallait une grande chanson et un grand artiste… My Way s’est imposée à moi de la manière la plus naturelle qui soit !

Dans les années ’60, la variété française s’est largement inspirée de sa cousine américaine pour remplir le répertoire de ses chanteurs. Ainsi, des chansons comme Le Pénitencier (The home of rising sun), J’ai tout mon temps (Great balls of fire), Si j’avais un marteau (If I had a hammer), J’entends siffler le train (Five hundred miles away from home), Salut les amoureux (City of New Orleans)… pour n’en citer que quelques-unes sont pompées à la variété US. Le chemin en sens contraire est plus rare. Et pourtant, il est un tube planétaire, parmi les plus grands qui soient, qui a fait ce voyage de la France vers les Etats-Unis.

En 1967, le compositeur français Jacques Revaux récupère, dont ne sait trop où, une chanson intitulée For Me et après l’avoir arrangée la propose à plusieurs chanteurs, dont Michel Sardou, qui refusent car le texte est en anglais. Hervé Villard accepte de l’interpréter mais, finalement, Jacques Revaux préfère l’adapter en français. Il travaille avec Claude François pour écrire et composer une chanson réaliste qui narre la journée banale d’un couple usé par la vie. Cette chanson, intitulée, Comme d’habitude, est interprétée par Claude François mais le succès est plutôt limité. En cette période d’euphorie – nous sommes dans les Trente Glorieuses – où tout le monde veut voir la vie du bon côté, cette histoire de couple déchiré ne plait guère au public. Quelques mois plus tard, David Bowie tente une première adaptation en anglais mais il juge la qualité du texte insuffisante et laisse tomber son projet.

A l’été 1968, Paul Anka, qui est une véritable star aux Etats-Unis où il a conquis le public avec des titres comme You are my destiny, Diana ou Put your head on my shoulder, est en vacances dans le sud de la France. Il entend Comme d’habitude à la télévision, l’air lui plait, il comprend le sens de la chanson car il est canadien et a des notions de français, alors il rachète les droits pour sa maison de production. Rentré au pays, il commence un travail d’adaptation du texte. Son idée est de garder la mélodie mais de transformer les paroles pour placer le chanteur dans la peau d’un narrateur âgé qui fait le bilan de sa vie. La chanson est rebaptisée My Way (A ma façon) et sonne plutôt bien mais Anka n’a que 28 ans à cette époque, c’est bien trop jeune pour chanter cette chanson nostalgique. L’idée de la proposer à Frank Sinatra, qui a alors 54 ans, est un coup de génie. The Voice étudie la chanson, ses paroles mais se trouve également trop jeune pour l’interpréter… «C’est l’histoire d’un homme arrivé au bout de sa vie, je n’y suis pas encore» lance-t-il à Paul Anka. Mais celui-ci insiste et Sinatra finit par accepter car, décidément, cette chanson est bonne. L’enregistrement du 45 tour à lieu le 30 décembre 1968, le disque sort quelques jours plus tard et remporte un beau succès public. Quelques mois plus tard, elle sera reprise sur un album éponyme.

Sinatra, avec sa voix unique et son ton de crooner désabusé, a popularisé cette chanson française qui n’avait pas été une grande réussite. Sa version fait le tour du monde et, en France, Comme d’habitude démarre une seconde vie. Ils seront plusieurs à l’interpréter, y compris Michel Sardou qui n’en n’avait pas voulu à l’origine. My Way est l’une des chansons les plus reprises au monde, elle l’a été dans une multitude de langue, l’italien, le japonais, l’allemand, le portugais… mais aussi selon une multitude de rythme, en versions opéra (par Pavarotti), punk (Sid Vicious), philarmonique, rock, bossa nova… elle est même samplée pour un titre du rappeur Jay-Z. On considère que My Way est la chanson la plus reprise à travers le monde, juste après Yesterday des Beatles. C’est aussi probablement l’une des plus belles qui soient avec des paroles fortes et une mélodie simple.

Frank Sinatra: "My way"

My Way 

And now, the end is near;
And so I face the final curtain.
My friend, I'll say it clear,
I'll state my case, of which I'm certain.

I've lived a life that's full.
I've traveled each and ev'ry highway;
But more, much more than this,
I did it my way.

Regrets, I've had a few;
But then again, too few to mention.
I did what I had to do
And saw it through without exemption.

I planned each charted course;
Each careful step along the byway,
But more, much more than this,
I did it my way.

Yes, there were times, I'm sure you knew
When I bit off more than I could chew.
But through it all, when there was doubt,
I ate it up and spit it out.
I faced it all and I stood tall;
And did it my way.

I've loved, I've laughed and cried.
I've had my fill; my share of losing.
And now, as tears subside,
I find it all so amusing.

To think I did all that;
And may I say… not in a shy way,
No, oh no not me,
I did it my way

For what is a man, what has he got?
If not himself, then he has naught.
To say the things he truly feels;
And not the words of one who kneels.
The record shows I took the blows -
And did it my way !

Traduction :

Maintenant que la fin est proche
Et que je suis face au rideau final
Mon ami, je peux le dire clairement
Je parle de moi, de ce dont je suis certain

J’ai vécu une vie qui a été pleine
J’ai voyagé sur toutes les grandes routes
Mais plus, bien plus que ça
Je l’ai fait à ma façon

Des regrets, j’en ai eu un peu
Mais dans le fond trop peu pour en parler
J’ai fait ce que j’avais à faire
Et vois-tu, sans exception

J’ai planifié chaque voie
Chaque pas prudent au long des chemins secondaires
Mais plus, bien plus que ça
Je l’ai fait à ma façon

Oui, il y a eu des époques, je suis sûr que tu en as connues
Où j’ai mordu plus que je ne pouvais mâcher
(ndlr où j’ai eu les yeux plus gros que le ventre)
Mais au décompte, quand j’ai eu des doutes
Plutôt que de manger j’ai recraché
J’ai fait face à tout, je suis resté debout
Et je l’ai fait à ma façon

J’ai aimé, j’ai ri et pleuré
J’ai été suffisant et j’ai eu ma part de défaites
Et maintenant, alors qu’il ne reste que des larmes
Je trouve tout cela amusant

Quand j'y pense, j’ai fait tout ça
Et je peux le dire…pas de façon triste
Non, oh non pas moi
Je l’ai fait à ma façon

Ce qu’est un homme, c’est ce qu’il a fait
S’il ne l’a pas fait lui-même alors il n’est rien
Dire les choses qu’il ressent vraiment
Et pas les mots de celui qui s’agenouille
Ma vie montre que j’ai pris des coups
Mais je l’ai menée à ma façon…

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