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The Blog That Rocked
4 juin 2014

Victims

1983, un amour tenu secret...

victims

1981, la New Wave bat son plein en Angleterre, des groupes comme Soft Cell, The Human League, New Order ou Duran Duran dominent la scène tandis que des valeurs sûres en devenir – Depeche Mode, Spandau Ballet ou Tears for Fears notamment – pointent le bout du nez. A Londres, deux amis Mickey Craig et George Alan O’Dowd, qui se fait appelé Boy George, créent un groupe qu’ils baptisent Culture Club. Ils s’enjoignent la présence d’un batteur, Jon Moss, et d’un guitariste, Roy Hay, pour compléter l’équipe. Culture Club entend s’inscrire parfaitement dans la mouvance New Wave et surfer sur cette vague qui est à la mode. Pour se démarquer dans un parterre déjà bien fleuri, le groupe compte surtout sur le look à part de son chanteur et leader. Boy George présente, en effet, un look qui ne passe pas inaperçu ; androgyne, maquillé à outrance, vêtu de noir avec quelques touches de couleurs flashy, le tout surmonter d’un chapeau extravagant et servi par une voix plutôt fluette. Culture Club se produit dans différents clubs et cafés londoniens où il est vite repéré par la maison de production Virgin qui sent le profit qu’elle peut tirer de ce groupe. Disons-le clairement, l’idée qui amène, en 1982, Culture Club en studio est davantage commerciale qu’artistique. D’ailleurs, de ce premier album intitulé Kissing to be clever est extraite une chanson programmée pour être un hit : Do you really want to hurt me. A grands coups de promotion et de multidiffusions radiophoniques agencés par Virgin, la chanson commence à plaire. On la renforce par un clip vidéo qui fait la part belle au look de Boy George et voila fabriqué le premier tube de Culture Club à partir d’une chanson qui ne méritait assurément pas un tel engouement. Do you really want to hurt me se classe premier en Angleterre et dans tous les pays anglo-saxons (à l’exception notoire des Etats-Unis) mais aussi en Scandinavie, en Allemagne et en Suisse. Il s’écoule, par ailleurs, plus de cinq millions d’exemplaires de l’album Kissing to be clever… Culture Club est bankable, on peut lui concocter un second album.

Celui-ci, Colour by Numbers, sort à l’automne 1983. Toutes les pistes qui composent le 33 tours sont écrites et mises en musique par les quatre membres du groupe et l’on sent directement un travail plus léché et de meilleure facture. Karma Chameleon - qui évoque la peur de l’aliénation lorsque l’on agi pas selon ses sentiments – devient un succès international, la marque de fabrique du groupe, qui conquiert même les Etats-Unis. Mais ce titre est entouré d’autres de très bon niveau, Miss me Blind, Black Money, It’s a miracle et le très bon Church in the poison mind. Vendu à 16 millions d’exemplaires, Colour by Numbers se classe dans le top 100 des meilleurs albums des années ’80, il témoigne d’une indéniable qualité, preuve que Culture Club a du talent et que le groupe est bien davantage que le look de Boy George. Colour by Numbers contient aussi, en fin de sillon sur la face B, un slow langoureux écrit par Boy George qui évoque un amour tenu secret, un amour qu’on craint de voir éclater au grand jour. Cette histoire d’amour c’est, en fait, la relation qui unit depuis plusieurs mois Boy George et Jon Moss. Effrayé par l’idée de dévoiler publiquement leur relation, les deux hommes la taisent mais victime de l’idée qu’il défend dans Karma Chameleon (qui, à mon sens évoquait aussi en filigrane cette relation homosexuelle), Boy George a longtemps hésité à intégrer Victims à l’album. Mais il le fait comme pour s’affranchir de l’aliénation qu’il craint, pour libéré son Karma… Si le titre sort en 45 tours au Royaume-Uni et dans quelques pays européens, Virgin ne prend pas le risque, malgré l’immense succès de Karma Chameleon, de le mettre dans les bacs américains, japonais et canadiens par peur, sans doute, de heurter la morale puritaine.

Culture Club devient un des groupes phares de la New Wave grâce à cet album remarquable. Mais ce qui est la référence du groupe deviendra aussi son chant du cygne. Boy George se laisse rapidement gagner par les démons de l’héroïne et l’ambiance se tend entre les membres de Culture Club. La relation entre Boy George et Jon Moss bât de l’aile et l’album suivant s’en ressent. Malgré le très bon titre War Song, Waking up in the House on Fire ne dépassera pas le cadre de l’Angleterre. Les deux plaques suivantes sont confidentielles et ne séduisent qu’une poignée de fans… En 1986, Culture Club implose laissant Boy George seul face à ses démons alcoolisés et héroïnisés. Après plusieurs passages en cure de désintoxication mais aussi en prison, Boy George tente l’aventure solo avec un beau succès d’estime en Angleterre, notamment vis-à-vis des critiques. En 2002, il réenregistre une version de Victims, une version plus folk avec une voix plus grave chargée de ses abus en tout genre.

boy george & culture club - victims

Victims

The victims we know so well
They shine in your eyes
When they kiss and tell

Strange places we never see
But you're always there
Like a ghost in my dream
And I keep on telling you
Please don't do the things you do

When you do those things
Pull my puppet strings
I have the strangest void for you

We love and we never tell
What places our hearts in the wishing well
Love leads us into the stream
And it's sink or swim
Like it's always been
And I keep on loving you
It's the only thing to do

When the angel sings
There are greater things
Can I give them all to you

Pull the strings of emotion
Take a ride into unknown pleasure
Feel like a child on a dark night
Wishing there was some kind of heaven

I could be warm with you smiling
Hold out your hand for a while
The victims we know them so well

The victims we know so well
They shine in your eyes
when they kiss and tell

Strange places we never see
But you're always there
like a ghost in my dream
And I keep on telling you
Please don't do the things you do

When you do those things,
pull my puppet strings
I have the strangest void for you

Show my heart some devotion
Push aside those that whisper never
Feel like a child on a dark night
Wishing there were some kind of heaven
I could be warm with you smiling
Hold out your hand for a while
The victims we know them so well, so well...

Traduction :

Les victime que nous connaissons si bien
Elles brillent dans tes yeux
Quand elles s’embrassent et parlent

Ces lieux étranges que nous n’avons jamais vus
Mais tu es toujours là
Comme un fantôme dans mes rêves
Et je dois te dire
S’il te plait ne fait ces choses que tu fais

Quand tu fais ces choses
Que tu tires les fils de la marionnette que je suis
Je ressens un vide étrange pour toi

Nous nous aimons et ne disons pas
Ce qui place nos cœurs dans la fontaine aux vœux
L’amour nous entraine dans un courant
Où l’on coule ou l’on nage
Ca a toujours été comme ça
Alors je continue à t’aimer
C’est la seule chose à faire.

Quand les anges chantent
Ce sont les plus grandes choses
Que je puisse t’offrir

Joue avec le fil de l’émotion
Fais un voyage vers les plaisirs inconnus
Sens-toi comme un enfant dans la nuit noire
Souhaitant qu’il y ait un paradis

Je pourrais me réchauffer à ton sourire
Tenir ta main pour un temps
Ces victimes que nous connaissons si bien

Les victimes que nous connaissons si bien
Elles brillent dans tes yeux
Quand elles s’embrassent et parlent

Ces lieux étranges que n’avons jamais vus
Mais tu es toujours la
Comme un fantôme dans mes rêves
Et je dois te dire
S’il te plait ne fais pas ces choses que tu fais

Quand tu fais ces choses
Que tu tires les fils de la marionnette que je suis
Je ressens un vide étrange pour toi

Montre à mon cœur un peu de dévotion
Ecarte ceux qui ne murmurent jamais
Sens-toi comme un enfant dans la nuit noire
Souhaitant qu’il y ait un paradis

Je pourrais me réchauffer à ton sourire
Tenir ta main pour un temps
Ces victimes que nous connaissons si bien, si bien…

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